Quelle bande de sacrés farceurs chez Goldman Sachs ! Au mois d’avril, la banque d’affaires conseillait à ses clients de vendre leur or et elle prévoyait une baisse importante de son cours. Effectivement, dans les semaines qui suivirent, le cours de l’once d’or reculait. Ceux qui avaient suivi ses conseils étaient alors persuadés d’avoir réalisé une bonne opération.

Cependant le cours de l’or semble avoir touché un plus bas fin juin à 1200 dollars l’once, et il remonte régulièrement depuis, pour atteindre les 1400 dollars actuellement. Les inquiétudes croissantes sur la plupart des marchés (émergents, obligataires, actions), sans même parler de la Syrie, constituent bien sûr un contexte favorable. Et comme les planches à billets des banques centrales continuent à tourner de par le monde (la Fed ne sait pas comment sortir de son QE), on peut être très confiant à moyen et à long terme.

Ceux qui ont vendu juste après l’avis émis par Goldman Sachs doivent maintenant se dire qu’ils ont agit un peu trop rapidement. Effectivement. Mais le pire c’est que, selon Zero Hedge, la banque s’est mise, au même moment, à acheter de l’or ! A partir du mois d’avril, "The Firm" a ramassé quantité d’ETF-or pour en devenir le 7e plus grand détenteur au monde. Elle se met ainsi en position de largement profiter de la hausse future.

Il est vrai que ces pauvres client dupés auraient du creuser un peu la question, ils se seraient alors rendus compte que la baisse des cours était provoquée par des ventes d’or-papier en blocs, comme s’il fallait "casser" le marché, mais que les ventes d’or physique ont toujours continué à progresser. Il ne fallait pas s’inquiéter de cette faiblesse des cours. Goldman Sachs a bien joué, sur le dos de ses clients, et ceux qui ont conservé leur or, ou en ont profité pour se renforcer (il est encore temps), également.

Durant le premier semestre, la Fed et les autorités économiques nous vendaient une reprise économique vigoureuse, et dans ce cadre la baisse de l’or s’avérait être un indicateur flagrant du retour de la confiance, quitte à ce qu’elle soit un peu provoquée en sous-main. Mais le 20 juin, l’annonce de l’éventuelle fin du Quantitative easing par la Fed fait chuter le Dow Jones. Depuis l’indice phare évolue en dents de scie, l’hésitation domine. Dans le même temps les marchés émergents ont perdu leur attrait, et chacun s’interroge sur la bulle obligataire. La Fed a d’autres chats à fouetter, d’autres dossiers chauds à gérer (y compris la succession de son président), et l’or se remet à remonter, tranquillement.

La baisse significative de l’or durant le premier semestre de cette année n’apparaîtra sans doute bientôt que comme une péripétie, une pause. Son cours s’est mis à monter à partir de 2002 quand la Fed a commencé sa politique laxiste, désormais les grandes banques centrales sont coincées avec leurs planches à billets, la "reprise" n’arrivant pas. L’or continuera en conséquence à progresser, tranquillement et assurément.

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